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Les Patriotes de 1837@1838 - L'Assemblée de Saint-Ours, 7 mai 1837
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L'Assemblée de Saint-Ours, 7 mai 1837
Article diffusé depuis le 19-mai-01
 




Dans la mémoire collective des rébellions de 1837-38, l'Assemblée de Saint-Ours tient une place de choix. On lui reconnaît une immense influence sur les événements qui vont déclencher les soulèvements. C'est aussi la première assemblée anti-coercitive. Préparée par le Comité Central et Permanent, elle se voulait une réponse cinglante aux résolutions Russell dernièrement déposées par Londres. C'est Séraphin Cherrier qui la présida, Boucher de Belleville en était le secrétaire. Plus de 1200 patriotes y auraient assisté (La Minerve, 1937). La majorité proviennent du comté de Richelieu, certes, mais un grand nombre des participants venaient des comtés environnants, dont plusieurs sont amenés par le bateau vapeur Le cygne qui avait baissé ses tarifs pour l'occasion (Couillard, 1917 : 232). L'assemblée a lieu à 14 heures, à l'issue des vêpres (Couillard, 1917 : 232). Les discours viennent de W.Nelson, C.-O. Côté, et S. Marchesseau. Filteau (1942 :83) les qualifia de violents et énergiques. Ces discours sont dotés d'un véritable caractère révolutionnaire (Greer , 1998 :137) dans un contexte de crise politique. Cette assemblée est reconnue pour avoir donné le ton aux hostilités, et c'est sur le modèle de cette assemblée que furent calquées celles qui allaient suivre (Senior, 1985 :26). Lors de l'assemblée de Saint-Ours, on adopte 12 résolutions préparées préalablement par le Comité central et permanent dans lesquels le gouvernement britannique est rudement écorché. Ces résolutions sont, en fait, le prolongement des 92 résolutions adoptées en 1834 mais, à la différence que la métropole n'est plus considérée comme un allié mais comme un adversaire.

Les résolutions démontrent bien la perte d'un espoir de coopération, longtemps entretenu par les députés francophones envers la métropole. On l'observe surtout dans les cinq premières résolutions. La première dénonce les résolutions Russell car elles enlèvent ''toutes garanties de liberté et de bon gouvernement pour l'avenir de cette province''. La seconde soutient que l'adoption des résolutions sera ''une violation flagrante de la part des Communes et du gouvernement qui les a proposées, de la Capitulation, des traités et des actes constitutionnels'' du pays. La troisième déclare que les Patriotes ne se soumettront pas au gouvernement oppresseur et démontrent aussi l'espoir qu'ils ont dans les appuis extérieurs (surtout américains). Dans la quatrième résolution les Patriotes disent leur mépris et leur indignation face à l'Angleterre et dans la cinquième ils avouent la perte de l'espoir d'un règlement à l'amiable avec la Grande-Bretagne : ''ce dernier espoir déçu nous a fait renoncer à jamais à l'idée de chercher justice de l'autre côté de la mer''. La sixième résolution déclare nuls et non-avenus, l'acte des tenures, l'acte du commerce du Canada, l'acte sur la Compagnie des terres tout comme l'acte qui découlera de la réponse à ces résolutions. L'assemblée va encore plus loin : la septième résolution nie au gouvernement impérial le droit d'intervenir dans les affaires canadiennes (Greer, 1998 : 137) et caractérise le gouvernement britannique d'oppresseur. La huitième résolution propose un boycott des produits importés d'Angleterre à la faveur de produits manufacturés au Bas-Canada, tout en encourageant la contrebande. Le résolu 9 propose de créer une association patriotique visant à ''organiser'' le boycott. Le résolu 10 confirme L.J. Papineau comme chef des mécontents et suggère, à la manière du ''tribut O'Connell'' en Irlande, la création du ''tribut Papineau''. Le résolu 11 se veut un regroupement de remerciements. Enfin, dans la résolution 12, on affirme avoir confiance en l'opinion publique, et que celle-ci montrera au gouvernement britannique son appui aux 12 résolutions en votant patriotes aux prochaines élections, ce qui fera dire à Greer (1998 : 138), que les leaders patriotes ne songent pas à une action militaire à l'époque.

Pour Filteau (1939 : 87) les 12 résolutions de Saint-Ours équivalent à une "Déclaration des Droits des Canadiens" en 1837. La Minerve rapporte ainsi l'assemblée de Saint-Ours :"Douze cents personnes ont pris part à ses procédés marqués au coin de la vigueur, de la fermeté et du désir d'obtenir justice". Seulement en additionnant ceux qui prennent part aux assemblées faisant suite à celle de Saint-Ours, Filteau (1939 : 94) soutient que plus de la moitié des électeurs de la province ont approuvé la Déclaration de Saint-Ours.

 




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