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Les Patriotes de 1837@1838 - Affrontement entre Papineau et LaFontaine. Tiré de <i>Histoire du Canada par les textes</i> / Guy Frégault, Marcel Trudel [et Michel Brunet]. - Ed. rev. et augm. - Montréal : Fides, [1963]. - 2 v.
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Affrontement entre Papineau et LaFontaine. Tiré de Histoire du Canada par les textes / Guy Frégault, Marcel Trudel [et Michel Brunet]. - Ed. rev. et augm. - Montréal : Fides, [1963]. - 2 v.
Article diffusé depuis le 20 mai 2000
 




Ce texte vous est fourni avec l'autorisation de l'éditeur. Toute reproduction doit se conformer à la législation en vigueur dans le domaine du droit d'auteur.

Papineau, rentré d'exil en 1845, avait conservé ses illusions et son programme d'avant 1837 (voir, par exemple, son Adresse aux électeurs du comté de Saint-Maurice dans les Papiers Elgin-Grey, 1: 103-115). L'ancien chef des Patriotes refusait toujours d'accepter l'Union. La conquête récente de la responsabilité ministérielle et la reconnaissance des droits du français ne le satisfaisaient pas. Au début de la session de 1849, Papineau dénonça l'Union et reprocha à LaFontaine d'avoir accepté de faire partie du gouvernement. Le 23 janvier, le chef canadien-français défendit énergiquement la politique qu'il suivait depuis 1842. LaFontaine soutint que l'Union, si menaçante à ses débuts pour les Canadiens français, était devenue, en fait, une "confédération de deux provinces". Texte du discours de LaFontaine dans Joseph Royal, Histoire du Canada, 1841-1867 (Montréal: Beauchemin, 1909), 271-281; lire Chapais, Cours d'histoire, 6: 61-85; Groulx, Vers l'Indépendance politique: un centenaire de liberté.

[...] J'ai vu avec plaisir que, dans la pensée de mieux diriger ses attaques, l'hon. membre a remonté à l'année 1842, époque à laquelle vous et moi, M. l'Orateur, nous sommes entrés dans l'administration. Cela me fournit l'occasion non seulement de venger ma propre conduite, mais encore celle de mes amis politiques si injustement attaqués par l'honorable membre, puisque ça n'a été qu'à leurs pressantes sollicitations que, en 1842, j'ai consenti à accepter une place dans le ministère. Supposant que j'aie en cela commis une faute, à qui cette faute a-t-elle le plus profité? N'est-ce pas à l'honorable membre lui-même? Sans cette faute, il ne serait pas aujourd'hui dans cette Chambre pour déverser à pleines mains, comme il l'a fait, l'injure sur ses anciens amis politiques; il serait encore sur la terre de l'exil.

Si c'était une faute, je n'en dois pas seul porter la responsabilité; mes amis politiques, dont plusieurs siègent encore dans cette enceinte, doivent la partager avec moi. En 1841, je n'avais pas de siège dans cette Chambre. La violence m'en avait privé. Un comté du Haut-Canada protesta contre cette violence, en me choisissant pour le représenter au parlement. Je ne pris mon siège qu'à la session de 1842. A cette époque, je refusai les offres de sir Charles Bagot, lorsqu'elles me furent faites pour la première fois, quelque bienveillantes, quelque honorables qu'elles fussent pour moi. Je refusai alors, comme en plusieurs occasions, j'avais autrefois refusé les charges les plus élevées que d'autres gouverneurs m'avaient offertes et pouvaient offrir à un Canadien. Et si, au lieu de me rendre, en 1842, aux vives instances de mes collègues, au nombre desquels se trouvait alors celui auquel l'honorable membre a hier, avec tant de profusion, prodigué la louange et d'adulation, son parent, l'hon. D.B. Viger, je n'avais écouté que mes goûts et mon intérêt personnel, j'aurais persisté dans mon refus, j'aurais préféré ma tranquillité aux soucis, aux troubles de la vie ministérielle; mais aussi, l'honorable membre ne serait pas où il est aujourd'hui.

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[...] Quoique placés en minorité comme Canadiens-Français, notre part dans la représentation a encore été assez forte pour nous permettre, avec l'acte d'Union même, en faisant usage de cet instrument fabriqué pour causer notre perte, de lui faire produire un résultat tout opposé à celui qu'en attendait son auteur. Mais, si vous et moi, M. l'Orateur, nous n'avions pas accepté la part qui nous fut faite en 1842 dans l'administration des affaires du pays, où en seraient aujourd'hui nos compatriotes? Où en serait notre langue que, contre la foi des traités, un gouverneur avait fait proscrire par une clause de l'acte d'Union?

Cette langue, la langue de nos pères, serait-elle aujourd'hui réhabilitée, comme elle vient de l'être de la manière la plus solennelle, dans l'enceinte et dans les actes de la Législature? Si, en 1842, nous avions adopté le système d'opposition à outrance de l'honorable membre, aurions-nous été dans une position à solliciter, à presser, comme nous l'avons fait, le retour au pays de nos compatriotes exilés? Si nous n'avions pas accepté une place dans l'administration en 1842, aurions-nous été dans une position d'obtenir, pour l'honorable membre en particulier, la permission de rentrer dans sa patrie; permission pour l'obtention de laquelle je n'ai pas hésité, pour vaincre des refus réitérés de la part de sir Charles Metcalfe, à offrir ma démission des emplois largement rémunérés que je possédais alors?

Voilà cependant l'homme qui, obéissant à son ancienne habitude de déverser l'injure et l'outrage, ose, en présence de ces faits, m'accuser, moi, ainsi que mes collègues, de vénalité, d'amour sordide des emplois, de servilité devant le pouvoir; à l'entendre, lui seul est vertueux, lui seul est courageux, lui seul a du dévouement à la patrie!...

[...]C'est en me fondant sur le principe de ne voir dans l'acte d'Union qu'une confédération de deux provinces, comme le Haut-Canada l'a déclaré lui-même en 1841, que je déclare ici hautement que jamais je ne consentirai à ce que l'une des sections de la province ait, dans cette Chambre, un nombre de membres plus considérable que celui de l'autre, quel que soit le chiffre de sa population. Pour ceux qui ne se laissent pas aveugler par leurs passions politiques, il doit être évident qu'avant que nous soyons appelés à faire une nouvelle élection générale, le Haut-Canada aura une population plus forte que celle du Bas-Canada. Et c'est en présence de ce fait dont la réalisation n'est que trop prochaine, que l'honorable député du comté de Saint-Maurice vient nous demander à consacrer en fait et en droit un principe qui doit nous placer pour toujours dans un état d'infériorité, et dont l'adoption serait, plus que tout ce qu'il nous reproche, une ratification, une approbation irrévocable de cet acte d'Union qu'il prétend condamner!

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Mais l'honorable membre, dont l'amour pour les intérêts politiques de ses compatriotes semble être sans bornes, nous dit que la représentation doit être basée sur la population, et par conséquent peu lui importe que ce principe, mis en action, donne au Haut-Canada, dans la représentation, une part plus forte que celle du Bas-Canada. Justice absolue, dit-il, c'est tout ce que je demande. Il peut déclamer ainsi, lui dont la maxime est: "Périsse la patrie plutôt qu'un principe!" Et moi je lui réponds que ma maxime, bien différente de la sienne est: "Que je périsse, s'il le faut, mais que mes compatriotes soient sauvés!"

Fin de l'extrait Amérique française: histoire et civilisation Les grands débats parlementaires, 1792-1992 / Réal Bélanger, Richard Jones, Marc Vallières. - Sainte-Foy : Presses de l'Université Laval ; [Québec] : Direction générale du Bicentenaire des institutions parlementaires, 1994. - xvii, 487 p. - ISBN 2-7637-7357-5. Ce texte vous est fourni avec l'autorisation de l'éditeur. Toute reproduction doit se conformer à la législation en vigueur dans le domaine du droit d'auteur.

 




Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



Consulté 2 fois depuis le 20 mai 2000
 anna girouard  (30 août 2007)
Bonjour M. Marcel Trudel Votre enthousiasme a la radio, m"invite `a communiquer avec vous concernant un article ecrit dans l"Actualite. Vous avez mentionne la Vente d"honneur. Je viens de terminer une saga sur la vente des pauvres et des vieillards devant l`eglise au moins offrants. En connaissez-vous plus longuement sur le sujet. Les Baucerons m"ont parle d`une pratique semblable. De plus, chez-nous la delinquence etait presque inexistante possiblement grace `a un certain abee Georges=Antoine Belcourt. Connaissez vous son activite humaniste au Quebec... Reconnaissante de votre travail Anna Girouard

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