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Les Patriotes de 1837@1838 - 16 Juillet 1837 -ASSEMBLEE DE DESCHAMBAULT, Portneuf
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16 Juillet 1837 -ASSEMBLEE DE DESCHAMBAULT, Portneuf
Article diffusé depuis le 20 mai 2000
 




RÉSOLU, 1: Que cette assemblée condamne et proteste solennellement contre les résolutions dernièrement introduites concernant les affaires de cette province par le ministre dans le parlement britannique, qui les a passées à une grande majorité, et qui par là a sanctionné un principe qui tôt ou tard servira de précédent, pour attaquer et détruire non seulement les droits et les libertés des autres colonies britanniques, mais même ceux du peuple anglais.

RÉSOLU, 2: Que les résolutions soumises par lord John Russell dans la chambre des communes en Angleterre le 6 mars dernier, aux noms des ministres, aux fins de faire autoriser par le parlement impérial à saisir dans la caisse provinciale les deniers provenant des labeurs du peuple pour payer des serviteurs publics, dont le plus grand nombre a démérité du pays, et adoptées depuis par les communes et les lords, sont un attentat et une violation des droits et privilèges constitutionnels du peuple de cette province.

RÉSOLU, 3: Que l'adoption de ces résolutions démontre un mépris absolu pour les justes demandes des habitants de cette province; qu'elle détruit notre confiance dans le parlement britannique; et qu'elle devrait porter la conviction chez le peuple Canadien, qu'à l'avenir il ne doit attendre du Royaume-Uni ni redressement de ses griefs, ni respect de ses droits politiques.

RÉSOLU, 4: Que le peuple de ce pays serait marqué du sceau de la dégradation et serait esclave s'il se soumettait à être taxé, et son argent arraché par la violence de la caisse publique, pour être distribué à des serviteurs pervers, sans la sanction de ses représentants auxquels seulement appartient le droit d'en faire l'appropriation.

RÉSOLU, 5: Que le parlement britannique en passant une de ces résolutions, pour s'emparer des revenus de cette province, s'est rendu coupable d'une violation outrageante de nos droits les mieux reconnus; qu'il est d'un devoir impérieux pour nous tous, de résister à cette violation par tous les moyens légaux qui sont en notre pouvoir, et que dorénavant nous devons avoir la fermeté d'âme de ne plus avoir de recours à un corps qui s'est déclaré si fortement hostile à nos libertés.

RÉSOLU, 6: Que pour l'établissement solide et la préservation de ces libertés, il est de notre prudence de nous préparer aux difficultés que nous pourrons rencontrer par des habitudes de stricte économie dans nos dépenses personnelles, par nos efforts à promouvoir l'éducation, l'agriculture, l'industrie, les manufactures, le commerce dans cette province.

RÉSOLU, 7: Que lorsque les revenus de cette province sont dilapidés pour satisfaire la cupidité de ceux qui sont toujours opposés aux désirs et aux besoins du peuple, il est de notre devoir comme de notre intérêt immédiat d'améliorer nos manufactures domestiques et de recommander à nos concitoyens d'en répandre généralement l'usage et de nous abstenir autant qu'il est en notre pouvoir du produit de celles qui paient des droits.

RÉSOLU, 8: Que nous approuvons la majorité de nos représentants qui ont inflexiblement insisté sur l'absolue nécessité qu'il y a pour le retour de la paix et du contentement en cette province, de supprimer le conseil législatif actuel pour le remplacer par un conseil électif; nous applaudissons aux mesures qu'ils ont prises pour obtenir le redressement des griefs qui affligent la province, telles que le refus de siéger avec ce corps qui presqu'invariablement n'accepte que les bills qui augmentent le pouvoir, le patronage, les émoluments de l'exécutif et de ses créatures, et rejette la plus grande partie de ceux qui leur sont envoyés pour procurer au pays une administration de justice la plus impartiale et moins coûteuse; pour faciliter la diffusion des lumières, et pour l'avantage de la société.

Rendre générale l'éducation élémentaire; assurer l'administration des biens communs et des intérêts locaux du peuple dans les comtés, cités et paroisses, par le moyen d'officiers de son choix, et de corporations électives, et tous autres projets de loi qui avanceraient au moral et au physique le bien-être de la masse de la population sans distinction de classes ni d'origine, et que tant que le dit conseil législatif ne sera pas remodelé de manière à assurer la passation de ces mesures et l'obtention de ces avantages, nous recommandons à nos représentants de persévérer dans les mesures qu'ils ont adoptées dans la dernière session.

RÉSOLU, 9: Que c'est un devoir bien agréable pour nous que de témoigner d'une manière publique, toute notre reconnaissance envers nos habiles défenseurs dans la chambre des communes, pour les généreux efforts qu'ils ont faits pour le maintien de nos droits et privilèges constitutionnels, ainsi que le peuple Anglais et les braves classes industrielles pour le vif intérêt qu'ils ont montré et la part active qu'elles ont prise dans leurs assemblées publiques, pour la juste défense de nos droits et libertés envahis par le pouvoir; et nous les prions bien de vouloir agréer les sentiments de notre reconnaissance la plus vive et nos sincères remerciements pour leur dévouement à la cause de leurs co-sujets Canadiens.

RÉSOLU, 10: Que le bill passé en Angleterre qui autorise une compagnie à acheter des terres en Canada, et l'octroi fait à cette compagnie de la meilleure partie des terres qui étaient encore accessibles au peuple, est une injustice faite aux Canadiens, et une usurpation de leurs droits les plus sacrés; ces mêmes terres que sa majesté leur a promises et ratifiées par la bouche de ses gouverneurs lorsqu'il s'est agi de repousser l'ennemi, en leur disant, "courage, mes enfants, ce sont vos terres que vous défendez;" et que c'est avec la plus vive douleur que nous voyons par avance les enfants du Canada de toute origine, dans l'obligation de s'expatrier pour aller s'établir ailleurs après avoir défendu la colonie en braves et loyaux sujets.

Ls. GARIÉPY, Président

N. G. AUTHIER, Secrétaire

Source: le journal De La Minerve, édition du 24 juillet 1837.

Note : certains archaïsmes ont été revus et corrigés pour une meilleure compréhension de l'ensemble du texte.

 

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