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Les Patriotes de 1837@1838 - 3 au 11 novembre 1838 - Le grand camp de Napierville
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3 au 11 novembre 1838 - Le grand camp de Napierville
Article diffusé depuis le 10 mars 2000
 




Le rassemblement commence vers deux heures dans l'après-midi du 3 novembre sous la direction de François Trépanier. Toutes les issus du village sont fermées et les Loyalistes sont fait prisonniers. Le Dr. Cyrille-Octave Côté et Lucien Gagnon arrivent deux heures plus tard avec un autre contingent. Les partisans continuent à affluer. Après la triomphante arrivée de Robert Nelson, le matin du 4novembre, le camp compte plus de 3000 hommes. Charles Hindenlang, un mercenaire français, se voit alors confié la tache d'en faire une armée.

Le départ d'une centaine d'hommes, le 6, sous la direction du Dr. Côté pour recevoir aux frontières des renforts et des armes à Rouse's Point, marque le début de la dissolution du camp.


Situé aux limites de Lacolle et de Châteauguay, Napierville est le lieu idéal pour établir des contacts avec les Américains. Misant sur l'aide de ces derniers, Nelson et Côté établissent des liens stratégiques avec des rebelles américains afin qu'ils leur fournissent une aide en armement ainsi qu'en support humain. L'organisation militaire que créent Nelson et Côté, porte le nom de Frères chasseurs. Les membres doivent prêter un serment secret de manière à préserver leur clandestinité. Plusieurs groupuscules de Frères chasseurs prennent racine au Canada et aux États-Unis. Des actions simultanées sont prévues à partir des différents camps, lors de la grande insurrection prévue pour le 3 novembre 1838 (Filteau, 1980: 405). Nelson et Côté ont cependant dû fuir le Bas-Canada suite aux troubles de 1837. Une ordonnance de la cour les empêchent de remettre légalement les pieds au Canada. Ils organisent malgré tout leur départ des États-Unis dans le but de s'installer à Napierville.

Avant de traverser le frontière américaine, Nelson s'engage à recruter deux officiers français et quelques patriotes réfugiés. Le 3 novembre 1838, les deux officiers, du nom de Charles Hindenleng et P. Touvrey, s'embarquent sur le lac Champlain en compagnie de Nelson. Selon Hindenlang, ils arrivent à Napierville, le 4 novembre au matin. Le Dr. Côté ainsi que 200 ou 300 recrues sont présents pour les accueillir. Côté proclame Nelson président de la république du Bas-Canada; Nelson présente ensuite Hindenlang et Touvrey en tant qu'officiers français (Rochon, 1988: 148). Les récits du Dr. Joseph Sarault et de Loop Odell, viennent quelque peu modifier et ajouter des détails au récit d'Hindenlang. Le Dr. Sarault raconte que lors de son arrivée, le 4 novembre 1838, le Dr. Nelson déclare qu'il conserve la volonté de renverser le gouvernement de la Grande-Bretagne. En s'adressant aux 800 ou 900 rebelles, il présente les officiers en ajoutant que ces derniers se sont portés volontaires après avoir appris le sort accordé aux Canadiens français (Rochon, 1988: 149). Le tenancier du magasin général, Loop Odell, vient plutôt affirmer le caractère des personnes répertoriées à Napierville lors de l'arrivée de Nelson. Le 3 novembre, entre 150 et 200 hommes se promènent armés dans la ville. Leur armement se compose majoritairement de pieux, de fusils, de javelots, de sabres et d'objets de toutes sortes pouvant servir à leur défense. Les hommes présents sont sous le commandement de François Trépanier. Odell ajoute que le nombre de rebelles augmentent de jour en jour. Du samedi 3 novembre au dimanche 4 nombre, il se rassemble près de 4000 hommes (Rochon, 1988: 149-150). Gérard Filteau ajoute que Robert Nelson procède à la deuxième lecture de sa déclaration d'indépendance (précédemment lue le 28 février 1838) au même moment où Côté le proclame président de la République bas-canadienne. Nelson termine avec un petit discours portant sur l'espérance d'une victoire patriote sur le gouvernement ritannique ( Filteau, 1980: 411).

Pendant les premiers jours, les Canadiens défilent dans Napierville. Selon l'historien Paul Rochon, ils sont dirigés par 50 capitaines qui commandent 2 500 hommes (Rochon, 1988: 151). Les hommes semblent parler haut et fort afin de faire montre d'une activité débordante. La cloche de l'Église de l'abbé Noël-Laurent Amiot sert de signal de rassemblement aux Patriotes. Les 3 et 4 novembre, les rebelles enferment 40 bureaucrates à la prison de Napierville. Le 7 novembre, Côté envoie des hommes près de Rouses Point, chargés d'aller chercher des armes ainsi qu'une centaine de recrues américaines. Contrairement aux prévisions des rebelles, les armes sont interceptées par l'armée et les recrues ne sont pas présentes. La moitié des chasseurs mandatés décident de retourner à Napierville, tandis que les autres fuient.

La défaite de Lacolle contribue également à refroidir l'ardeur combative des Frères chasseurs. Partis de Napierville de 8 au matin, les Patriotes arrivent à Lacolle vers la fin de l'après-midi. L'insurrection tourne à l'échec la journée même de leur arrivée. Au même moment, les Chasseurs apprennent que Colborne prépare un plan destiné à marcher sur Napierville. Il venait à peine de quitter Laprairie avec 7 ou 8000 hommes, et se dirigeait vers Napierville ( Rochon,1988: 165). Malgré cette menace, qui réussit à diminuer de moitié l'armée de Nelson, les Patriotes se dirigent vers Odelltown les 9 et 10 novembre. Une fois sur les lieux, ils se mettent à attaquer les miliciens. À l'instant même où les Patriotes perdent à Odelltown, Colborne arrive à Napierville avec ses troupes. À son arrivée, il ne trouve cependant aucune trace des rebelles. Il n'y a que les bureaucrates emprisonnés pour souligner la présence antérieure d'une activité patriote.

Même si le camp de Napierville n'est pas un symbole de victoire pour les Patriotes, nous ne pouvons nier son rôle. Napierville a été le coeur organisationnel des troubles de 1838. Napierville n'acquit pas son importance de l'action qui s'y déroula mais plutôt des décisions qui y ont été prises.

Mélissa Blais et Benoit Marsan.

DBC, Québec, Presse de l'université Laval, vol.x, 1972, 893 p.; FILTEAU, Gérard, Histoire des Patriotes, Montréal, éd. Univers, 1980, 492 p.; ROCHON, Paul,L'histoire oubliée des Patriotes, Montréal, éd. Du Taureau, 1988, 287p.

 

Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



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