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Les Patriotes de 1837@1838 - 28 novembre 1837 - L'escarmouche de Pointe-Olivier -
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28 novembre 1837 - L'escarmouche de Pointe-Olivier -
Article diffusé depuis le 10 mars 2000
 




Le tout débuta par le rassemblement de près de 2000Patriotes (dont 600 armés) dans la paroisse de Saint-Mathias. Cependant, le plus grand nombre d'entre eux se dispersèrenten apprenant le désastre de Saint-Charles (25 novembre).Le chef Edouard-Élizée Malhiot fit évoluerses troupes à travers les bois. Voyant que les troupes de Wetherall étaient trop fortes, la plupart des Patriotes désertèrent. Cependant, certains ne voulurent pas partir avant d'avoir combattu. Après une brève escarmouche, le feu des troupes dispersa complètement les Patriotesqui laissèrent deux morts sur le terrain.

La troupe de Wetherall poursuivirent ensuite leur mouvement dereplis vers Montréal s'étant emparée de deux canons.


Le 28 novembre 1837, le village de Saint-Mathias, aussi connu sous le nom de la Pointe-Olivier, fut le théâtre d'une brève escarmouche entre un groupe de rebelles et l'armée britannique. Cet affrontement opposa environ 300 insurgés, menés par Édouard-Élisée Malhiot, un étudiant en droit de Montréal, à une troupe de l'armée britannique composée de plus de 500 hommes servant sous les ordres du lieutenant-colonel George Augustus Wetherall.

Au moment de la bataille de Saint-Charles, samedi le 25 novembre 1837, Édouard-Élisée Malhiot, un membre actif des Fils de la Liberté, rassemble plus d'un millier d'hommes à Saint-Mathias, une petite paroisse située à la pointe de l'embouchure du bassin de Chambly dans le comté de Rouville. Selon T.-H. Goddu, lieutenant de Malhiot, ils sont : " environ deux mille hommes à la Pointe. Six cents, paraît-il, étaient bien armés " (Fauteux, 1950 : 46). Sachant que Wetherall et ses troupes avaient traversé le Richelieu à la hauteur de la Pointe-Olivier, Malhiot avec ses confrères rebelles de Saint-Mathias et ceux des environs se regroupent à cet endroit dans le but d'intercepter le bataillon britannique de Wetherall lors de son voyage de retour vers Chambly, en provenance de Saint-Charles. Afin de venir porter main-forte à ses compatriotes, Toussaint-Hubert Goddu, un charpentier et major rebelle de Saint-Césaire, se joint à Malhiot avec un groupe de 75 hommes (Roy, 1988 :9); selon Kyte Senior, ils sont 112 (Senior,1997 :143). Après avoir appris l'importante défaite des rebelles le 25 novembre à Saint-Charles, quelques centaines d'hommes laissent tomber Malhiot et rentrent chez eux.

Malgré l'abandon de plusieurs de ses hommes, Malhiot et le reste de ses troupes partent le 27 novembre en direction de Saint-Charles. Ils s'arrêtent à Saint-Hilaire, tout près du Manoir de Rouville, où les troupes de l'armée britannique sont cantonnées. Durant la nuit qui suit, le colonel Malhiot fait une brève reconnaissance afin d'évaluer les forces en présence. À son retour, il informe ses compagnons d'armes de l'importance des effectifs britanniques. Considérant que l'armée ennemie est trop imposante, plusieurs rebelles désertent dans le désordre. De retour à son quartier général à Saint-Mathias, Malhiot fait quand même évoluer ses troupes restantes à travers les bois, afin de préparer une embuscade contre le bataillon de Wetherall.

À l'aube Le 28 novembre il ne reste plus qu'" un corps nombreux d'habitants abusés " (Fauteux,1950 :45), soit 300 rebelles prêts à combattre les troupes ennemies qui s'approchent de Saint-Mathias, un détachement de plus de 500 soldats britanniques. En prévision de l'attaque, les rebelles installent deux canons rudimentaires sur des charrettes et se cachent derrière un grossier abattis. Les troupes de Wetherall se trouvent à un peu plus d'un kilomètre de Saint-Mathias au moment où ils repèrent la position des rebelles. Après une brève escarmouche, les coups de feu de l'armée britannique dispersent complètement les rebelles. Deux d'entre eux tombent au combat lors de cette échauffourée et leurs corps sont laissés sur le champ de bataille. L'armée britannique ne rapporte aucune perte matérielle et ne compte aucun soldat blessé ni tué.

Cette version des faits, partagée par l'ensemble des historiens, est quelque peu nuancée par Amédée Papineau, le fils de L.-J. Papineau, qui raconte qu': " À la Pointe-Olivier, une centaine de Patriotes sous les ordres du Col. Mailhiot, F.L., qui avaient un petit canon placé sur une charrette, firent feu sur l'ennemi lorsqu'il parut, & s'enfuirent " (Papineau, 1972 :94). D'autre part, le communiqué officiel de l'armée britannique rapporte que : " le feu des troupes a complètement dispersé les rebelles, en ayant tué plusieurs, et deux petites pièces d'artillerie qu'ils avaient avec eux ont été prises sans qu'il soit arrivé aucun accident aux soldats " (Fauteux, 1950 :45).

Selon certaines sources, telle que le journal North American du 28 avril 1841 ainsi que le Journal d'un Fils de la Liberté d'Amédée Papineau, il est dit : " qu'au moment d'engager l'affrontement, Malhiot aurait reçu une missive du Dr Davignon, de Sainte-Marie; elle contenait les ordres de Papineau l'enjoignant de se retirer " (Fortin, 1988 :41). On aurait par la suite appris que le message en question était faux, qu'il s'agissait d'une ruse de l'ennemi britannique qui tentait de déjouer les plans des rebelles. En contrepartie, Kyte Senior affirme que le docteur Davignon s'est lui-même chargé de transmettre le message à Malhiot : " [...] Malhiot reçoit une visite surprise du Dr P. Davignon, de Sainte-Marie, qui se présente à lui comme émissaire de Papineau " (Senior, 1997 :143). Dans ce message, il semble que Papineau souhaite que Malhiot et ses hommes se replient sur Sainte-Marie pour y prendre livraison d'une grande quantité d'armes en provenance des États-Unis.

Suite à la retraite des rebelles, la troupe de Wetherall reprend sa marche vers le fort Chambly, tout en ramenant avec elle deux canons ainsi que : " 32 prisonniers, 25 de St-Charles, & les 7 pris antérieurement à Chambly, & pour trophée L'arbre de la Liberté planté à l'Assemblée des 6 Comtés " (Papineau, 1972 :95). Durant le voyage de retour, quelques coups de feu sporadiques sont tirés en direction des Britanniques. Malgré tout, Wetherall et ses hommes atteignent Chambly sans ennui. Ils se dirigent par la suite à Saint-Jean et prennent le train jusqu'à Laprairie.

Comme l'affirme Aegidius Fauteux : " Une courte escarmouche, ce fut tout ce qui résultat d'un gros rassemblement qu'Édouard-Élisée Malhiot avait réussi à former, à la Pointe-Olivier [...] " (Fauteux, 1950 :45-46). Dans ces circonstances, l'escarmouche à Saint-Mathias, du 28 novembre 1837, fait partie des " quelques échauffourées indignes du nom de bataille, si mal préparées, si gauchement engagées et sans autre issue que l'amère défaite [...] " (Saint-Pierre, 1937 :10).

Suite à cette brève escarmouche, Malhiot et quelques uns de ses compagnons d'armes se réfugient à Swanton au Vermont. Par la suite, Malhiot et un groupe 80 rebelles tentent de rentrer au Bas-Canada et sont arrêtés à Moore's Corner (Philipsburg) le 6 décembre 1837. L'escarmouche qui suit marque la fin de l'insurrection armée de 1837 des rebelles dans la vallée du Richelieu.

David Tessier

FAUTEUX, Aegidius, Patriotes de 1837-1838, Montréal, Éditions des dix, 1950, 433 pages.; FORTIN, Réal, La guerre des Patriotes : le long du Richelieu, Saint-Jean-sur-Richelieu, Éditions Mille Roches, 1988, 286 pages.; PAPINEAU, Amédée, Journal d'un Fils de la Liberté : réfugié aux États-Unis, par suite de l'Insurrection Canadienne, en 1837, Montréal, Réédition-Québec, 1972, 111 pages.; ROY, Carole, " Chambly à l'heure de la Rébellion (1837-1838) ", Les cahiers d'histoire de la Seigneurie de Chambly, no 16, nov.1988, 24 pages.; SAINT-PIERRE, Arthur, Les Patriotes de 1837-1838, Montréal, Éditions de la Bibliothèque canadienne, 1937, 24 pages.; SENIOR, Elinor Kyte, Les habits rouges et les Patriotes, Montréal, VLB éditeur, coll. " Études québécoises " 1997, 310 pages.

 

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