|
Mardi 6 mai 2003 - Vendredi 2 mai dernier, le cabinet du Conseil exécutif, organe politique du gouvernement du Québec, a décidé que la participation du gouvernement du Québec à la première Journée nationale des Patriotes allait suivre un «low profile» (profil bas) et se limiter à l'émission d'un simple communiqué. C'est ce que nous apprend un membre du service des communications à Québec, apparemment aussi désolé que nous. Le service des communications avait en effet développé un plan média substantiel, prévoyant de la publicité dans les quotidiens et les hebdos de la province, la diffusion d'un calendrier des activités prévues et même un certain financement pour les événements devant se dérouler aux quatre coins du Québec. Malgré le travail accompli, le nouveau gouvernement semble donc sur la voie de confirmer le cliché voulant qu'un gouvernement libéral n'est pas intéressé à promouvoir les droits démocratiques et collectifs. Il est pourtant crucial de bien marquer l'inauguration d'un nouveau jour férié le troisième lundi du mois et ayant force de loi depuis le 22 novembre 2002.
Dans les circonstances, à moins que les médias ne prennent le relais en diffusant de l'information, ainsi que notre calendrier d'activités, on peut craindre le pire, soit que s'installe un flou équivoque à propos de ce congé. Sans l'appui de la machine des communications du gouvernement, bien des Québécoises et des Québécois se demanderont en effet à qui ils doivent un congé ce lundi-là : sont-ce aux Patriotes ? à Dollard des Ormeaux? Voire à la Reine ? Qu'on ne nous parle plus de réforme des institutions, de démocratisation ou de vie citoyenne si on dédaigne ainsi l'occasion rêvée d'en célébrer les champions. Le gouvernement libéral semble ainsi en passe de manquer une belle occasion de prouver que l'héritage patriote est d'abord démocratique et populaire avant que d'être nationaliste ou indépendantiste et de rappeler le caractère universel et multiculturel de la lutte entreprise en 1837 et 1838.
| |