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Les Patriotes de 1837@1838 - Nos prix ORANGE et CITRON à propos de la couverture de presse de la proclamation de la Fête nationale des Patriotes
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Nos prix ORANGE et CITRON à propos de la couverture de presse de la proclamation de la Fête nationale des Patriotes
Article diffusé depuis le 30-nov-2002
 




Semaine faste pour ceux et celles qui s’intéressent à l’histoire des Rébellions de 1837-1838. En trois jours seulement on nous annonce rien d’une moins que (1) un musée, (2) une fête et (3) un gros livre !

1. Le musée d’abord ! La SAQ fait actuellement construire un musée dédié uniquement à l'histoire des Patriotes. Ce petit musée sera situé entièrement dans le sous-sol de la Prison du Pied-du-Courant à Montréal, au coin de Notre-Dame et deLorimier. Il sera réalisé en même temps que la nouvelle Galerie des Gouverneurs puisque, dès le 3 décembre prochain, se termine l'appel d'offre concernant tout le matériel d'exposition; la fin des travaux de la PHASE I étant fixée en avril 2003 par la SAQ. Donc juste à temps pour le lundi précédant le 25 mai 2003 !

Bravo, il faut se réjouir. Deux questions cependant. Le sous-sol de la Prison du Pied-du-Courant n’est-il pas minuscule et la SAQ ne souhaite-t-elle pas ainsi simplement faire taire la critique qui réclament depuis longtemps que ce lieu historique (là où douze Patriotes furent pendus en 1838 et 1839) soit de nouveau accessible au public.? Deuxième question. Cette information n’a fait l’objet d’aucun avis public, ni de consultation. La SAQ a-t-elle déjà arrêté le type de «mise en valeur» qu’elle entend faire du site ? Les intervenants du milieu – les autres musées déjà consacrés aux rébellions en particulier – et les résidents du quartier Centre-Sud de Montréal ne méritent-ils pas d’être consultés ? Pour l’heure, on se contentera de se réjouir et de présumer que la SAQ agira ici encore avec «modération».

SOURCES : Philippe Côté du Regroupement Centre-Sud et Mme Diane Juneau de la SAQ

2. Prix ORANGE et CITRON à propos de la couverture média de la proclamation d’une journée nationale des Patriotes.

Ainsi les journalistes ont du refaire leurs classes en matière historique. Pas besoin d’avoir ratissé tous les médias pour constater que la couverture de l’événement fut inégale. Mettons immédiatement de côté les erreurs proprement historiques commises par les rédacteurs. On a pu ainsi noter au passage un «Neilson» confondu avec un «Nelson», Victoria née en 1837 ou deLorimier pendu à la mauvaise date. Ces erreurs n’ont rien de dramatique et confirment seulement qu’une fête des Patriotes aura au moins le mérite d’élever le niveau général des connaissances à propos de ces événements. On parle ici plutôt de prises de position intéressantes ou, malheureusement, fort mal inspirées. Sans plus tarder, allons-y de nos prix ORANGE et CITRON dans la couverture média de la proclamation d’une journée nationale des Patriotes, le 24 novembre dernier.

PRIX ORANGE : The Montreal Gazette

C’est en effet dans la vénérable Montreal Gazette du mardi, 26 novembre qu’on retrouve la remarque la plus inspirante qu’il nous a été donner de voir. Le billet signé de Jonathan Makepeace (Westmount) témoigne d’une ouverture extraordinaire et résume en quelques mots comment tous les Québécois et les Québécoises devraient recevoir l’annonce du Premier ministre. Il mérite selon nous d’être cité au complet.

«I was in Saint-Denis-sur-Richelieu for this Sunday’s ceremony commemorating the rebellion of 1837-1838 and was thrilled to hear that the Parti québécois is renaming Dollard Day to honour the Patriots of 1837-1838.

The story of the Patriots is much more nuanced than may people think. For example, Louis-Joseph Ppaineau argued strongly against outright indepence for Lower Canada, but when this failed, an officially bilingual republic was declared with an anglophone president named Robert Nelson.

The story of the Patriots was more about democracy, land reform and the separation of church and state than francophones vs. anglophones or federalists vs sovereignists. Isn’t that the kind of Quebec we all want ?»

PRIX CITRON : La Première chaîne de Radio-Canada

Jean Chrétien peut se rassurer : il y a belle lurette que Radio-Canada n’est plus ce «repère de séparatistes». Il y est désormais «tendance» de dénoncer toutes formes d’appartenance à la nation et de taxer de chauvin et de ringard toute allusion à l’histoire du Québec. L’absence à la radio comme à la télévision d’émission consacrée à l’histoire le rappelle amèrement depuis des années. Or quiconque a eu le malheur d’écouter la Première chaîne FM de Radio-Canada depuis lundi aura largement trouvé motif à lancer son poste par la fenêtre. Mardi matin, dans le cadre de l’émission Indicatif Présent, l’animatrice Marie-France Bazzo et son invitée, Mme Chantale Hébert on consacré leur «Vindicatif présent» à la proclamation de dimanche. Va encore qu’on y critique le choix de l’événement, mais parler d’opportunisme voire de «recyclage» en parlant d’un anniversaire historique nous a paru ridicule. M. Landry n’a surtout pas agit par opportunisme dans ce dossier. Pis, il aura fallu dix ans de campagne aux promoteurs du projet pour arriver à convaincre le PQ de s’engager sur cette voie. Cette décision fut en fait difficile pour le premier ministre, pour la simple et bonne raison qu’il s’attendait justement à ce type d’attaque. De là part d’une journaliste aguerrie comme Mme. Hébert, cela ne dénote pas beaucoup de flaire. De toute façon on peut convenir qu’à moins qu’il soit consacré au «shopping branché» ou au «manger bio», on voit mal comment un anniversaire historique pourrait être autrement accueilli par les «branchés du matin» de Radio-Canada. … Ça a repris vers midi avec «La tribune du Québec» animée par Jean Dussault. Bravo pour le thème, on repassera pour le spécialiste. M. André Champagne est un excellent professeur des relations internationales au XXe. Pas étonnant qu’il puisse trouver mièvre et puéril qu’on célèbre la rébellion de quelques malheureux canadiens-français. Heureusement que des intervenants du public ont adéquatement remis en perspective la contribution historique des Patriotes, palliant ainsi aux faiblesses de la contre-partie éditoriale. «Notre problème c’est qu’on célèbre encore des perdants» opinait M Champagne, s’improvisant anthropologue. «L’historien de Brébeuf» de renchérir le jour même dans le Ottawa Post où, je cite :

«Andre Champagne, a historian at Jean de Brebeuf College in Montreal, said Landry is trying to appeal to Quebec nationalists in an attempt to boost the ruling PQ's sagging fortunes. ``It's political opportunism, for sure,'' Champagne told CBC Radio. With the ADQ (Action democratique de Quebec) going up in the polls, with nationalism going down the drain, and with the popularity of the PQ government going down the drain, Mr. Landry has to do something.'' Champagne also accused the PQ of playing fast and loose with historical facts, given that the 1837-1838 rebellions were a fight that took place in Upper Canada as well as Lower Canada. Twenty English rebels were hanged in Upper Canada compared with 12 Patriotes, and Champagne added that a number of the Lower Canada rebels were Irish and British. »

Mais quelqu’un a-t-il nié que des événements équivalents se soient déroulés en Ontario ?!? Le plus significatif n’est pas que d’anthropologue-historien s’improvise analyste politique, mais plutôt que M. Champagne dit là exactement ce que le Canada anglais a envie de se faire dire : qu’il a raison de se méfier du nationalisme québécois, de son racisme rampant et de la sournoiserie du PQ. Des «historiens québécois de service», le Canada anglais en a toujours entretenu un ou deux depuis 1960. Peut-être que Jacques Godbout souhaite prendre sa retraite et que la Fondation Historica cherche un nouveau candidat ?

Radio-Canada nous réservait une dernière surprise dans la couverture de la fête du 24 novembre à Saint-Denis dans le cadre du Radio-Journal de 8h00, le lundi 25 novembre. Le reportage d’Éric Germain faisait clairement mention du «coloré discours» du patriote de l’année, M. Pierre Falardeau. Or, en lieu et place d’un extrait sonore : RIEN. Pas besoin d’être journaliste pour s’apercevoir que le reportage original contenait bien un le discours de Falardeau, mais maladroitement retiré au terme d’une censure éditoriale. Était-ce «les crisses de REER et le PH de la piscine» qu’on ne voulait pas diffuser d’un océan à l’autre ? Pudibonderie, rectitude politique ou simplement une bonne vieille censure savamment délayée. Reste que si la couverture d’un événement historique comme les Rébellions est généralement malmenée par les journalistes, dans le cas de la Première chaîne de Radio-Canada ça a frisé, l’espace de 48 heures, irrévérence et la condescendance.

Vous voulez faire connaître votre mécontentement à propos de la couverture de l’annonce d’un jour férié en hommage aux Patriotes par la Première chaîne de Radio-Canada? Cliquez là-dessus ça part tout seul !

Ombudsman de Radio-Canada

Ou écrivez vous-même quelques mots bien sentis à l’ombudsman de Radio-Canada.

ombudsman@radio-canada.ca


3. Il s’agit d’abord d’un gros livre 500 pages recensant plus 1500 individus engagés aux côtés des rebelles durant les rébellions de 1837-1838. Le livre est d’une facture irréprochable et se vend à un prix modique ($30.00). L’auteur Alain Messier semble surtout avoir travaillé à partir des dépositions devant les tribunaux militaires et conservées aux Archives nationales du Québec. Pour le reste, on retrouve sensiblement les mêmes données que dans le classique de Aegidius Fauteux, Les Patriotes de 1837-1838 (1950). Le grand mérite du livre est certainement que presque tous les patronymes canadien-français sont représentés, de Bouchard à Tremblay en passant par Fournier. L’ouvrage sera cependant de peu d’utilité pour les généalogistes puisqu’il ne fournit pas le nom des parents ou des enfants. Les biographies sont par ailleurs extraordinairement courtes et tiennent parfois en deux ou trois mots (!) Manifestement l’auteur a favorisé le grand nombre aux dépends de la densité de l’information. Le choix éditorial est par ailleurs critiquable. Si on retient le moindre Andrew Horf désigné simplement par «Barnston», on ne trouve rien sur des pionniers des luttes parlementaires comme Pierre Bédard ou Louis Bourdages parce qu’ils n’ont pas participé aux batailles. Manifestement, le fait d’avoir eu des problèmes avec la justice semble le critère absolu pour mériter le titre de Patriote… Saluons néanmoins le travail énorme accompli par M. Messier, un grand événement pour la petite planète des rébellions.

MESSIER, Alain, Dictionnaire encyclopédique et historique des patriotes, 1837-1838. Montréal, Guérin, 2002. 497p. $29,95

 

Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



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