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Les Patriotes de 1837@1838 - <i>La Minerve</i>: journal patriote
 ANALYSE 
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La Minerve: journal patriote
Article diffusé depuis le 19-mai-01
 




Le journal La Minerve est créé en 1826 par Augustin-Norbert Morin. En s'inspirant du nom d'un périodique à tendance réformiste, La Minerve française. Le 18 janvier 1827, La Minerve passe à Ludger Duvernay. Lui et ses deux fils, Louis-Napoléon et Ludger-Denis, seront à la tête de l'entreprise pendant plus de cinquante ans. Duvernay, en tant qu'imprimeur d'expérience et homme d'affaires consciencieux, en fait un des plus important journal de Montréal. De 1827 à 1852, environ 2500 numéros de La Minerve sont publiés(Lebel, 1982 : 4). Le journal paraît bi-hebdomadairement et tri-hebdomadairement quand les circonstances le nécessitaient (Lebel, 1982 : 186). De 240 en 1827, le nombre d'abonnés passera, sous la tutelle de Duvernay, à 1300 en 1830 (Lebel, 1982 : 14). La Minerve est l'organe principal de la diffusion des idées du Parti patriote. Elle joue un grand rôle central dans la diffusion du sentiment révolutionnaire au Bas-Canada.

Faute de rédacteurs, le contenu du journal est surtout composé de traduction d'articles en provenance des États-Unis, de Grande-Bretagne ou de France. Il y a une grande place faite aux comptes rendus des débats à la Chambre d'assemblée qui se retrouvent en première page. Ludger Duvernay ne rédige guère lui-même que de courts articles à la section des faits divers. Il ne laisse pas beaucoup de place à ses éditeurs, mais assume, en contrepartie, toutes les prises de position du journal (Lebel, 1982 : 18). La Minerve a pour but de faire l'éducation politique des masses, de défendre les intérêts du pays, de favoriser les débats indispensables à la vie démocratique et promouvoir la liberté de presse (Monière, 1987 : 72).

Avec la tension croissante au début des années 30, les postions de La Minerve se radicalisent. Ainsi, le 17 janvier 1832, Duvernay, en même temps que Daniel Tracey du Vindicator, est interné pendant 40 jours sous accusation de libelle diffamatoire, à cause d'un article signé " Pensez-y bien " qui traitait les membres du Conseil législatif de " vieillards malfaisants " (Boyer, 1966 : 445). Ces arrestations sont prétexte à plusieurs assemblées de protestation et remettent en question la liberté de presse. À l'été 1833, La Minerve fait l'objet d'une campagne de boycottage de la part du clergé (Monière, 1987 : 85). En 1834, grâce à l'adoption des Quatre-vingt-douze résolutions par le Parti patriote et aux élections agitées, La Minerve prend une place prépondérante sur la scène de la politique canadienne. La dénonciation par La Minerve des mauvaises conditions des prisons qui ont conduit le prisonnier John Collins à mourir de froid, vaut un nouveau séjour en prison à Duvernay en 1836 (Boyer, 1966 : 445). Le 16 novembre 1837, La Minerve ferme temporairement ses portes quand Duvernay quitte Montréal pour participer aux Rébellions. Un numéro paraît le 20 novembre sous la direction de James Phelan et de François Lemaître, mais leur projet de continuer la parution du journal échoue (Monière, 1987 :129). Elle réapparaît cependant le 9 septembre 1842, quand Duvernay revient de son exil aux États-Unis. Elle est toujours le bastion des Réformistes, mais la situation au Canada ayant changée, c'est un Duvernay assagi qui relance le journal, qui se range désormais derrière Louis-Hyppolyte La Fontaine. Le 28 novembre 1852, elle perd son propriétaire ; Ludger Duvernay succombe à la maladie. Le journal devient, par la suite, l'organe des libéraux-conservateurs et ferme définitivement ses portes le 27 mai 1899.

Sebastien Tessier

 

Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



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