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Les Patriotes de 1837@1838 - L'Église et le Curé
 ANALYSE 
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L'Église et le Curé
Article diffusé depuis le 20 mai 2000
 




Le curé lui a pleine autorité sur ses paroissiens. Son pouvoir vient de la diversité des activités auxquelles il est mêlé dans la paroisse. Confident moral et spirituel, il est aussi à l'occasion arbitre, instituteur, administrateur. En percevant la dîme et en gérant les revenus de la fabrique, il joue aussi, à l'échelle locale, un rôle économique non négligeable. Le réseau des paroisses et la solide hiérarchie catholique constitue enfin le meilleur système d'information qui soit.

A l'époque de la Nouvelle-France, le clergé s'était vue confié d'importantes responsabilités dans l'éducation et l'hospitalisation. On lui a donc concédé de nombreuses seigneuries pour mieux les assumer. Les communautés des Ursulines, des Jésuites et des Sulpiciens sont parmi les plus grands propriétaires fonciers du Bas-Canada. Menacée plus que tout autre groupe par la Conquête de 1760, le clergé catholique s'engage très tôt dans une politique de collaboration avec les Britanniques. En échange du maintien de ses privilèges, l'Église offre son concours aux Anglais et utilise à leur profit son influence auprès des masses rurales. Elle obtient ainsi la reconnaissance officielle de son évêque et le droit d'envoyer des missions catholiques chez les Amérindiens dès 1818.

Fragile et mal assurée avant 1837, l'influence du clergé devient au contraire prépondérante après l'échec des Rébellions et de la petite bourgeoisie révolutionnaire. A cette occasion, le clergé resta indéfectiblement derrière le gouvernement et usa de tout son poids pour décourager la mobilisation patriote. L'Angleterre saura récompenser un tel esprit coopératif. En 1840-41, la Grande-Bretagne reconnaît les droits de l'ordre des Sulpiciens sur toute l'île de Montréal, elle permet la création du diocèse de Montréal et l'arrivée du dynamique Ignace Bourget. Elle autorise enfin l'implantation d'ordres religieux européens qui ne pouvaient entrer au Canada depuis 1760 et qui accroissent les effectifs cléricaux, autant en nombre qu'en talent. Ces clercs qu'on fait venir d'Europe formeront à leur tour toute une génération de religieux québécois prêts à encadrer le mouvement de colonisation, à couvrir le Québec de publications pieuses ou à investir le système d'éducation. Le nombre de prêtres augmente donc en flèche, passant de 464 en 1840 à 620 en 1850, 948 en 1860, à pas moins de 2 102 prêtres en 1880.

 

Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



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