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Les Patriotes de 1837@1838 - Changement de nom à la rue Amherst
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Changement de nom à la rue Amherst
Article diffusé depuis le 11 novembre 2009
 




 

  Rue

Amherst

Il doit toujours bien exister une limite ?

Deux cours textes qui posent la question des limites à notre tolérance toponymique

 

«Vous feriez bien d'essayer de contaminer les Indiens avec des couvertures, ainsi que par tous les moyens pouvant servir à éradiquer cette race exécrable.»

 

Je ne suis pas fervent du révisionnisme historique, y compris quand il s'agit de gommer l'héritage britannique.  On est allé trop loin sur ce plan et tout cela finit par ressembler à de l'épuration symbolique.  Les symboles d'oppression ont aussi leur place à titre de rappel historique, ne serait-ce que pour rappeler les défis qu'il nous reste à relever.  En conséquence, colonne Nelson et tutti quanti ne doivent surtout pas être retirés, comme des témoignages toponymiques de la complexité de notre histoire.

 

Le cas d'Amherst est d'un autre ordre.  Toute la réflexion sur les lois mémorielles, en Europe notamment, porte à soutenir qu'il existe un certain nombre de cas objectifs qui, nonobstant le contexte historique, doivent être relevés, et éventuellement dénoncés, ne serait-ce que dans leur fonction pédagogique et citoyenne.  Le cas le plus courant concerne les droits fondamentaux de la personne et ceux de génocides.  Les lois sur la négation de la Choas ou du génocide arménien ont fait couler beaucoup d'encre.  Elles consistent à se demander s'il existe ou non une ligne au-delà de laquelle il devient insoutenable d'invoquer le relativisme et les circonstances historiques et où les positions éthiques doivent transcender les choix pragmatiques.

 

Je crois que le cas d'Amherst relève de ceux-là.

 

En lisant l'éditorial d'André Pratte là-dessus je ne pouvais m'empêcher de trouver combien on confondait ces deux niveaux d'analyse.  Bien sûr il ne s'agit pas d'éradiquer notre héritage britannique, mais il ne s'agit pas non plus de simplement effacer le nom d'un individu parce que son passé n'est guère glorieux.  Les quelques citations que nous avons sur l'épisode de la contamination à la variole relèvent d'un autre ordre, se situant au-delà du simple mérite d'un individu. Notre civilisation semble récemment avoir décidé que certains gestes posés dans l'histoire étaient en soi inacceptables et devaient être dénoncés, quelque soit le contexte historique qui régnait en leur temps.  De ceux-là, le génocide, soit la tentative délibérer de s'attaquer à un peuple en vue de l'annihiler, arrive bien en tête de liste.

 

En somme, pour tout dire, oui, je crois qu'il existe bien une ligne qui établit une démarcation entre le cas d'Amherst et presque tous les autres qu'on pourra invoquer pour montrer qu'une telle révision toponymique est inappropriée.  Elle repose sur le droit international récent et sur un certain nombre de précédents, notamment en France, où les autorités ont pu prendre des décisions concernant le commémoration du passé sans pour cela avoir à réécrire de fond en comble les livres d'histoire.

Gilles Laporte,

Historien


Serge Bouchard, Anthropologue

POUR le changement de nom de la rue Amherst.  Extrait de l'émission Les chemins de travers, sur la Première chaîne de Radio-Canada .

Le suis contre le tripotage toponymique bien sûr mais le cas d'Amherst est particulier... On n'honore pas un criminel de guerre. On donne pas le nom d'une ville, d'une rue en mémoire d'un criminel de guerre. Jeffrey Amherst était une crapule raciste. Ses lettres, la documentation le condamnent sans appel. Il a signé l'ordre d'introduction de l'arme biologique pour l'extermination de la race exécrable des chiens rouges, la race méprisable des chiens rouges, il parlait des indiens ! Pour moi, ca suffit, c'est une honte d'honorer Amherst de quelque façon que ce soit. Il n'y a pas de rue Hitler à Berlin. Il n'y a pas de rue Goering à Frankfort.

D'ailleurs je vais aller plus loin, on devrait rebaptiser le plus vite possible la rue Amherst et la rebaptiser: Pontiac. Lui Pontiac, c'est un Amérindien qui est un immense homme politique... un héros qui a humilié la grande armée britannique de Amherst. Ce que les Français n'ont pas su faire en 1760...

Banaliser l'affaire Amherst, c'est banaliser les luttes et les tragédies des indiens d'Amérique. C'est une honte nationale.  

 

 

Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



Consulté 2911 fois depuis le 11 novembre 2009
 Daniel Verret  (18 novembre 2009)
Le 26 août dernier j'ai écris sur vigile.net l'article suivant: http://www.vigile.net/Une-colonne-pour-M-le-maire Je vous ai entendu à la radio lorque vous avez mentionné qu’il n’était pas question de changer le nom de la rue Amherst. Pour justifier votre décision vous affirmez que les "historiens" nient qu’Amherst était à l’origine de l’introduction de la variole chez les indiens. Pourtant, selon Serge Bouchard antropologue de renom et spécialiste des amérindiens : "Amherst était une crapule intégrale, une crapule raciste... ses lettres le condamnent sans appel." quand vous vous cachez derrière les historiens pour défendre l’indéfendable ; prenez-vous la version de Denis Vaugeois qui est celui qui disait que Michaële Jean a succédé à Champlain à titre de gouverneure du Canada ? Ou à des des historiens amateurs comme Vincent Marissal ou André Pratte ? Il serait temps M. le maire que vous vous fassiez pousser une colonne et que vous défendiez la vérité avant le jour de l’élection.

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